Quand ils ont touché à la retraite Je n’ai rien dit, je n’étais pas retraité. Quand ils ont touché aux 35 heures Je n’ai rien dit, je n’étais pas concerné. Quand ils ont privatisé EDF, Je n’ai rien dit, je pensais que j’allais y gagner. Quand ils ont supprimé le statut de la fonction publique, Je n’ai rien dit, je n’étais pas statutaire. Quand ils ont baissé l’impôt sur le revenu, Je n’ai rien dit, je n’en payais pas. Quand ils ont touché à la sécurité sociale En diminuant l’accès aux soins et à l’hôpital, Je n’ai rien dit, je n’étais pas malade. Quand ils ont crée le marché unique, Je n’ai rien dit, je n’étais pas actionnaire. Quand ils ont touché à l’école de la République, Je n’ai rien dit, je n’étais ni lycéen, ni étudiant. Quand ils ont écrit la “directive Bolkestein”, Je n’ai rien dit, je ne connaissais rien au droit. Quand ils m’ont consulté sur le referendum, Je n’ai rien dit, je ne faisais pas de politique. Depuis, ils m’ont retrouvé et licencié au nom de la constitution Qui ” offre aux citoyens un espace de liberté…. et un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée” ( art I-3). Je me suis retrouvé LIBRE, “libre de chercher un travail”, Sans salaire et sans électricité (privatisée). Sans logement, sans sécurité sociale, sans droits…. Puis ils sont venus me chercher pour travailler sans contrat, Dans une entreprise sous traitante d’une ex-entreprise publique, Sans syndicat salarié, sans rapport de force collectif, Dans l’amiante et le nucléaire privatisé….. Sur ma pierre tombale, des militants ont écrit: PROLETAIRE EUROPEEN, VICTIME DE LA DEMOCRATIE DE MARCHE.